la poésie: des mots qui chantent sans rien dire, mais qu’il faut savoir entendre, quand même, parce que, peut-être…

La poésie Pierre Charles Trémolières
contributions:
♦ Abel Laloutre ◊ Ballast ◊ Rafters ◊ La nuit rêvée ◊ natura naturata ◊ déambulation d’un Gone ◊ Poussières d’ âmes ◊ parallèles ◊ tristes azimuts ◊ camarade ◊ une ville, un port… ◊ calligrammes 1_rencontre ◊ calligrammes 2_carnaval ◊ fruits de saison ◊ hiver ◊◊◊
♦ Lionel Gerin et David Chabin ◊ Armature ◊ Ecluse ◊ Griffure ◊ ◊
♦ Jacques Rousset ◊ il conviendrait ◊◊◊
♦ Olivier Dautrey ◊ Intranquillité ◊ Appât ◊ Dommage… ◊ hommage à la danseuse ◊◊◊◊
♦ Le Castor ◊ Cet émoi ◊◊◊◊◊◊◊
♦ Julien Cormeaux ◊ l’horizon ◊ mon verbe ◊ poème à l’huile ◊ interlope en terrasse ◊ déjeuner chez Abel ◊ pouce-toi de là ◊◊◊◊◊
♦ Eliane Chaponik ◊ Consolation ◊◊◊◊◊◊◊
♦ Aristée ◊ heureux celui… ◊ pagode ◊ Cantilène grise ◊ Métempsycose ◊◊◊◊
♦ Esther ◊ le cri ◊◊◊◊◊◊◊
en quarantaine :
♦ Julien Cormeaux ◊◊ aux champs enlisés ◊◊ le trottoir d’en face ◊◊ les lilas ◊◊◊◊◊◊◊◊◊◊
♦ Louise Gudule ◊◊ confinément ◊◊◊◊◊◊◊◊◊◊
trahisons:
♦ Rick Otterway ◊ trahison de Shakespeare ►la chanson d’Ariel
◊ trahison de Shakespeare ► les sept âges de la vie d’un homme ◊
◊ trahison de Bob Dylan ► rien qu’un clodo ◊◊◊◊◊◊
liens utiles:
► un site consacré à Jules Laforgue ♥ voir ses traductions de Walt Whitman
Bien aimé cette évocation de l’hiver d’Abel Laloutre. Je vibre moins à la sonorité des poèmes- néanmoins intéressants et originaux – de Julien Cormeaux. Merci de nous en avoir fait part.
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Quelle déclaration d’amour ce poème « Dommage » d’Olivier Dautrey!
Cela me fait penser au poème « Fable » de Raymond Queneau
« Bon dieu de bon dieu que j’ai envie d’écrire un petit poème
Tiens en voilà justement un qui passe
Petit petit petit viens ici que je t’enfile sur le fil du collier de mes autres poèmes viens ici que je t’entube dans le comprimé de mes œuvres complètes viens ici que je t’enpapouète et que je t’enrime et que je t’enrythme et que je t’enlyre et que je t’enpégase et que je t’enverse et que je t’enprose……
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Cher Julien Cormeaux, je viens de lire ton poème « Les Lilas ». Certains trouveront bien impertinente cette désinvolture mais ici « cher » n’a, peut-être, d’autre sens que celui de « précieux » comme le sont tous les poètes du monde. Lire un poème est une quête pour tenter de découvrir ce qui se cache dans l’âme de son auteur, ce qu’il a voulu nous dire, ce qu’il a voulu se dire à lui-même en exhumant de façon pudique et énigmatique, ses sentiments et ses pensées intimes émergeant du noir océan de sa tête. Peut-être a-t-il laissé quelques empreintes dans le chemin de ses mots entremêlés ? Un vers retient mon attention « When the lilacs last in the door-yard bloom’d ». Tiens, voici un vers d’un poème anglais. Lisez ce magnifique poème du poète américain Walt Whiteman qui est une magnifique élégie pastorale et ces derniers mots « Lilac and star and bird twined with the chant of my soul, There in the fragrant pines and the cedars dusk and dim. » Au-delà, je découvre que les lilas de Walt Whiteman étaient en fleur dans son jardin le jour de la mort d’Abraham Lincoln et que leurs teintes éclatantes, leurs odeurs entêtantes lui rappelaient sa mort. Pour Julien que représentent ces lilas en fleur ? En une année ils peuvent passer de l’opulence de la floraison à la mort de leurs rameaux défoliés, une mort apparente tant le monde des plantes est doué pour la résurrection. Notre condition humaine nous laisse entrevoir la perte inexorable de l’avenir et l’arrachement des adieux à tous ceux que nous aimons. Peut-être cherchons-nous dans la vie des fleurs une parabole abrégée de notre humaine condition et l’espoir d’une résurrection ? Peut-être que le vagabondage de mes idées est à mille lieues de ce que Julien a voulu dire. Un poème est une énigme. Qu’importe que nous découvrions sa vérité puisqu’il nous a conduits dans les méandres poétiques de la création. Pourquoi le laisser en quarantaine ? En toute amitié.
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Mon cher Clazomène. OK pour « cher » = « précieux ». Ton commentaire m’est allé droit au cœur. Venant de quelqu’un dont le nom évoque l’Ionie plutôt que la Béotie ! Je ne suis pourtant pas tout à fait d’accord avec toi sur l’idée qu’on doit essayer de découvrir ce qui se cache dans l’âme du poète. Ce qui compte c’est le poème. Il parle différemment à chacun de ceux qui le reçoivent en partage. Tel la Pythie, dans son effort pour exprimer l’indicible qui le taraude en profondeur le poète prononce des sortes d’oracles dont le sens lui échappe, mais qui s’imposent à lui. Le lecteur pressent que ces « élucubrations » sont comme des panneaux, qui, aux carrefours de la vie, indiquent des voies possibles sur le chemin de la Grande Énigme. Il sent qu’il n’atteindra jamais son but mais l’être humain possède quelques particules élémentaires qui le poussent à se mettre en route. Robert Doisneau aurait dit : « suggérer c’est créer, décrire c’est détruire ». C’est la différence entre la langue poétique et la prose. Quant à Whitman, j’aime son approche panthéiste de la vie. Une « feuille d’herbe », ce n’est pas simplement de l’herbe. C’est nous … passés ou à venir (en devenir) ; c’est Dieu si on veut. Sur le mode « giocoso », voici, résumée ci-dessous (surtout dans les première et dernière strophes), cette philosophie dont l’Amérique a pu s’enorgueillir à une certaine époque.
ln a cavern, in a canyon
Excavating for a mine
Lived a miner, forty-niner
And his daughter, Clementine
Light she was and like a fairy
And her shoes were number nine
Herring boxes without topses
Sandals were for Clementine
Drove she ducklings to the water
Every morning just at nine
Stubbed her toe upon a splinter
Fell into the foaming brine
Ruby lips above the water
Blowing bubbles soft and fine
But alas, I was no swimmer
So I lost my Clementine
There’s a churchyard on the hillside
Where the flowers grow and twine
There grow roses, ‘mongst the posies
Fertilized by Clementine
Chorus:
Oh, my darling, oh, my darling
Oh, my darling Clementine
You are lost and gone forever
Dreadful sorry. Clementine
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